Qui ne connait pas le gymnase de Perray en Yvelines ?!

Sûrement le point de départ du trail le plus dur d’ile de France…

Il y a 3 ans, j’avais déjà foulé les chemins de la Petite Origole, je me devais de passer aux choses sérieuses, il me fallait souffrir sur la version longue !

Cet événement est organisé tous les 2 ans (début décembre en même temps que la Saintelyon).

A savoir qu’il s’agit d’un Trail vraiment très exigeant, la difficulté réside essentiellement sur le facteur météorologique et non sur la distance qui peut être variable (entre 80 et 110 km).

Cette année l’Origole c’est 76 km pour 1900 m D+, une course de nuit avec peu de ravitaillements (x3), deux boucles exigeantes et une pluie incessante qui découragera de nombreux coureurs.

Cette course est réputée par son taux élevé d’abandons, plus de 40% (2 fois plus que la CCC !!).

1000 participants, 3 distances, 25km/45km/76km.

Le départ est prévu pour 20h pour l’ensemble des coureurs, donc attention de ne pas partir trop vite parce que 25 kilomètres ce n’est pas 76 !!

On aura la chance de bénéficier d’une température automnale, 10°/12°, néanmoins la pluie n’a pas cessé durant toute la semaine, la veille et toute la journée…la nuit…le lendemain…du non stop !

On découvrira la forêt de Rambouillet dans des conditions dantesques, on va manger grave !!!

Je suis parti avec un collègue chacun à nos allures, je me suis fixé comme objectif de finir en moins 10h, j’ai essayé de conserver une allure de 8.5km…la réalité me rattrapera…bien vite !

La 1^ère boucle de 44km est un enchainement de montées/descentes en forêt sur terrain très gras, les descentes sont techniques, des pentes à +20%. On ralliera le même ravito au 15^ème puis au 30^ème kilomètre, l’ambiance y sera chaleureuse et le feu réchauffera nos vêtements trempés. Il faudra ensuite atteindre le gymnase du départ (44^ème) fin de la première boucle et fin du Maratrail.

Arrivé à 1h45 du matin, complètement trempé depuis 20h, 81^ème/400, 5h45 de course.

Malgré ce bon résultat à mi-course, j’y ai laissé quand même beaucoup d’énergie entre la pluie non stop et une boue bien compacte (mélange de feuilles, de terre et de cailloux).

30 minutes de pause, je perds 100 places et passe 179^ème/400…

(J’avoue m’être arrêté un peu trop longtemps (lol) mais nécessaire pour la suite).

La 2^ème boucle compte 32 kilomètres avec un peu moins de dénivelé, mais les conditions météo sont catastrophiques et elles continueront à se dégrader fortement au fil de la nuit.

Le terrain deviendra encore moins praticable ce qui est dû aux fortes averses de 3h du matin sans compter la chute de température, il sera fortement déconseillé de marcher.

Pendant ce calvaire, j’ai eu l’occasion de me faire un copain de galère sur 25 kilomètres.

On essayait tant bien que mal de se motiver en alternant nos efforts tout en maintenant une allure moyenne de 7km/h. Les conditions sont toujours aussi pénibles, seuls sur des kilomètres au milieu de nulle part dans un noir profond mêlé à une pluie incessante ou même ta lampe frontale ne te permets pas de discerner correctement ton chemin.

On se réjouissait de courir sur du bitume pour en faciliter nos foulées, un comble pour un traileur !!!

La clé du succès de ce trail est de posséder une réelle capacité de résistance, d’arriver au mental à tenir plus de 10h dans la boue, trempé et de nuit !

Cependant, il doit être 4h du matin…. cette question sortira de ma bouche tout naturellement « Putain, mais qu’est ce que je fous là ? ».

En fin de course, je tenais difficilement sur mes jambes, j’avais mal aux hanches comme pas possible , je voulais vraiment que ce calvaire se termine le plus vite possible, j’ai tout simplement pété un câble, mes nerfs ont lâchés, j’ai couru comme un fou sans m’arrêter à plus de 10km/h et j’ai fini par atteindre ce sacré gymnase, lâchant le groupe qui m’accompagnait.

FIER D’ETRE FINISHER, d’avoir obtenu la médaille, finissant 112/400 en 11h11 malgré 150 abandons !

En tout cas, je m’en souviendrai de ce trail, de loin le plus costaud, malgré ma CCC d’aout dernier !

36. L’Origole 2018