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Mes courses

48. ULTRA TRAIL BEAUFORTAIN 2022

16 Juillet 2022 , Rédigé par Pascal HOUVET Publié dans #Ultra Trail

2ème participation, 2ème échec….

Etant donné que le parcours est quasi le même que celui de 2021, Je ne vais pas trop m’attarder sur le plan de couse, mais plutôt sur le ressenti et les éventuelles défaillances.

C’est dur à admettre, mais c’est quand même une grosse désillusion !

Vu la difficulté de l’épreuve, je m’étais préparé en conséquence avec deux courses de + 20 heures.

J’ai pu venir à bout de la Senpereko Trail (84km 5600m D+) et de l’Ultra Pic St Loup (120km 5500m D+). Ce que je voulais éviter par-dessus tout, c’est de me retrouver dans la même situation que l’année dernière avec une problématique liée à la météo (mais malgré ça, j’ai appris que le chaud peut être encore pire que le froid).

 

Prêt physiquement et mentalement, je partais confiant même si je savais bien que cette course serait d’un niveau supérieur !

Ce que je n’avais pas anticipé, c’est cette canicule abominable !

D’après les habitants, cela n’était pas arrivé depuis près de 30 ans…

Et il a fallu que ça arrive ce weekend end !

J’adore le chaud, j’adore m’exposer au soleil tel un cactus, mais courir à + 2 000 mètres d’altitude sous une chaleur écrasante, c’est un tout autre délire.

A savoir que le soleil a tapé fort de 9h20 à 19h, un vrai calvaire !

La chaleur m’avait coupé les jambes à peine après 5h de course, mon allure moyenne était anormalement basse, la difficulté résidait sur le maintien d’une allure correcte et constante.

Et encore bravo au 40% de finishers et à la victoire de Jim Walmsley en 14h36 qui c’était invité incognito pour se préparer pour l’UTMB.

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Revenons 24h en arrière ;

Afin de poursuivre mon entrainement pour la « Diagonale des Fous 2022 », Je délaisse pour la 3ème fois de l’année mes bâtons.

Départ de Queige à 4h du matin, cette année c’est 600 coureurs qui s’élancent sur cet ultra au lieu des 400 habituellement. L’ambiance y est très familiale et les coureurs très concentrés.

Sur le plan physique, tout va bien je ne ressens aucune défaillance musculaire.

Sur le plan psychologique, plutôt serein étant donné que je connais déjà 80% du parcours.

Je vois le tracé en 3 étapes :

0 - 50 km :          S’acclimater au terrain  

50 - 70 km :       Les crêtes et la technicité

70 - 114 km :     La nuit en montagne

 0-50ème : Prise de hauteur obligatoire pour accéder au terrain jeu du Beaufortain.

C’est environ 1600m D+ sur 10km une grande partie à travers les bois (de nuit) puis c’est pierreux. L’aube pointera le bout de son nez vers 6h du matin.

Dans la mesure du possible, j’essaie de maintenir une allure la plus rapide possible malgré les bouchons par moment (ça s’étire au bout de 10km).

J’arrive en haut en moins de 3h, il est 7h du matin.

Je suis exactement à 13 kilomètres de course et déjà à plus de 2200m d’altitude.

Ensuite, une descente peu technique malgré 3km et 400m D-, elle permet juste d’accéder au ravitaillement complet du 16ème (barrière horaires 8h30).

Le temps de prendre un Coca face au Mont-Blanc et de repartir.

Puis, c’est une succession de montées et de descentes (C’est peu technique) du 16ème au 24ème km.

Ensuite grosse descente sur 6 km et 500m D- direction le Lac des fées, un très bel endroit !

Pour atteindre le ravitaillement du 33ème, il faut prendre son mal en patiente, car il faut encore monter 750m D+ sur 4 km.

Il est 9h32 du matin et le soleil tape déjà très fort et vu le peu de végétation en plaine ça promet pour la suite ! (Portion courte et très épuisante).

La bonne nouvelle c’est que sur le chemin il y a plusieurs sources d’eau pour se rafraîchir. 

J’arrive finalement au 3ème ravito à 10h50 du matin (Barrière horaire 12h50).

Nous sommes nombreux à nous agglutiner sous la tente à la recherche d’un peu d’ombre, c’est le moment de faire pause bien méritée.

Je repars 30 minutes après direction le Lac d’Amour, 400D + pour 4 km, pour y accéder, je dois franchir le du col du Bresson (2469m) qui nécessite un effort éprouvant et encore d’avantage sous cette chaleur écrasante ! 

Puis, il suffit de traverser la vallée (≈2km) pour atteindre ce fameux lac en contrebas.

C’est assez déconcertant de redécouvrir un lieu déjà visité sous un tout autre aspect car l’année dernière, je ne voyais pas à 5 mètres, j’avais les pieds dans la neige et il faisait 6° et là, c’est ciel bleu sous 35°…

Vu la chaleur, j’en profite pour me tremper les pieds dans l’eau, c’est trop agréable !

Ensuite, je contourne le lac direction le Col De Tutu (2574m) effort très intense, j’arrive en haut au 40ème kilomètre, il est 13h45.

J’aperçois au loin le ravitaillement du Refuge de Presset, il faut compter ≈ 3km.

La descente est raide, il est fortement recommandé d’utiliser les cordes prévues à cette effet, ensuite c’est un faux plat montant pour finir sur une petite montée.

J’arrive rapidement au ravito du 42ème, l’ambiance y est très conviviale et cette vue à 360° est tout simplement splendide !

C’est surement le spot le plus beau du circuit.

Je fais un break de 20 minutes et je repars !

Ensuite, je contourne le Lac de Presset et j’entame l’ascension du Col Du Grand Fond (2671m) c’est le point le plus haut du parcours, 1.5km pour 150m D+.

La suite est beaucoup plus sympa, je descends pleine balle les 8 kilomètres qui me sépare du prochain ravitaillement qui se trouve au Cormet du Roseland (base de vie du 50ème).

Etrangement, pendant cette descente je suis pris d’un gros et très gênant point de côté (à étudier). Afin de maintenir une vive allure j’ai dû faire pression sur l’endroit problématique tout en essayant d’améliorer ma respiration), prévoir 700m D-.

Au bout de 13 heures de course, j’arrive enfin à la base de vie !

La pause s’impose !

J’en profite pour changer de tenue et recharger mon matos.

Malheureusement, je vais devoir me débrouiller seul car je n’ai pas d’assistance cette année et ça va s’avérer préjudiciable pour la suite de l’épreuve.

Ce qui est hyper frustrant, c’est de voir les autres traileurs entourés par leurs familles/amis et toi tu galères SEUL fatigué et fortement diminué par cette chaleur étouffante depuis 9h30 le matin.

Je n’ai pas le choix, au 50ème kilomètre il est à peine 16h de l’après-midi et je vais devoir prendre mon matos de nuit…2 lampes frontales + les recharges, la bouffe et mes vêtements de nuits etc….

J’aurais vraiment préféré voyager léger sur cette portion que je déteste au plus haut point et qui est franchement bien galère !

Il y a de nombreux passages techniques, des crêtes et la grosse caillasse et un fort dénivelé et ça sur 22 kilomètres. Et j’ai en tête qu’il me reste encore 64 km à parcourir…

A ce moment-là je n’ai pas forcement le moral mais, je suis encore en course c’est le principal !

Mais cette chaleur est vraiment casse-burnes, il va y avoir forcement de la casse ICI !

Du 50ème au 67ème : Comme mentionné un peu plus haut, je déteste vraiment cette portion, j’ai encore en tête cette sensation de fatigue, de faiblesse, de détresse l’année dernière….

Je pars donc pour 10 kilomètres et ≈550D+, j’emprunte un petit sentier à travers une végétation hostile pour arriver assez rapidement sur une route carrossable qui donnera accès à un tunnel creusé dans la roche me permettant de changer de versant.

De l’autre côté, j’aborde un chemin étroit, pierreux en dévers à flanc de falaise, je fais mon maximum pour rester concentré vu la technicité de cette portion et malgré cette chaleur toujours aussi pesante !

J’aperçois en contre bas le Lac de Roseland et celui de la Gittaz, un très beau spot !

On doit ensuite franchir un col sur une courte distance, mais l’effort est hyper violent, j’arrive difficilement en haut et je croise un bénévole qui me dit que je suis fou d’être parti sans ma paire de bâtons.

Du 56ème au 60ème portion 100% crêtes !

C’est très long et éprouvant mais par chance, il y a un peu de vent J.

Malgré cette brise très appréciable, le Col Du Bonhomme reste une partie interminable et j’y laisse des beaucoup de plumes, je le paye cash et je vois bien comment les autres concurrents galèrent avec leurs bâtons.

C’est pour moi la fin du calvaire lorsque j’aperçois le Refuge de la Croix Du Bonhomme, il me reste une partie + ou - plate au milieu de grosses caillasses pour arriver au point de contrôle.

Pour atteindre le ravitaillement du Hameau de la Gittaz, je décide de faire une descente éclair sur les 7 km et les 1200 m D-.

Et pendant la descente je suis confronté à nouveau à ce point de côté bien handicapant et j’applique la même stratégie qu’auparavant en appuyant fortement sur le point de douleur (je soupçonne qu’un mauvais d’amorti + souffle irrégulier = gros point de côté !!

45 minutes plus tard j’arrive au ravito, ma montre m’indique que j’entame la 17ème heure de course, je suis épuisé et c’est le moment du dodo, je me pose dans un camion pour une sieste de 20 minutes (le concept tu t’allonges et tu fais le mort…).

De retour dans le monde réel avec de la douleur plein de corps, je prends une soupe de vermicelles, je passe en tenue de nuit et je repars il est 20h30 et je n’ai que 20 minutes d’avance sur la barrière horaire, loin d’être rassurant !

67km - 78km : Je suis à peine reparti que je dois déjà allumer ma lampe frontale, je me sens reposé mais je suis quand même bien entamé et je sais que j’ai très peu de marge de manœuvre sur la prochaine barrière horaire et je croise les doigts pour qu’il y est une tolérance au vu de la chaleur infernale d’aujourd’hui !

Donc le soleil laisse la place à la fatigue (lol) et je la ressens de plus en plus, mon corps à morflé grave !

Je dois me taper 6 km d’ascension pour 850 D+ mais mon cœur n’arrive pas à suivre le rythme que je lui impose, respiration saccadée et un cœur qui s’emballe cela complique fortement les choses.

Je pense que l’effet secondaire du soleil est en train de m’atteindre sournoisement…

Malgré les litres d’eau consommé durant la course, j’ai un soucis d’hydratation, à mon avis il s’agit d’une déshydratation partielle.

Et après réflexion, la fatigue + le déficit en oxygène + l’air sec = augmentation de ma fréquence cardiaque, une sorte d’hypoxie et je galère !

(A étudier) Je pense que je dois améliorer mon endurance de force lors de mes prochains entrainements, essayer de renforcer d’avantage mon corps à la fatigue lors d’un effort musculaire de longue durée.

Lors de cette ascension, je croise un mini ravito tenu par 2 bénévoles histoire de prendre un coca d’échanger quelques mots et de repartir sous leurs encouragements, ça permet de remonter le moral !

J’arrive au prochain point de contrôle sur une sorte de plateau (au 72ème), mais malheureusement il faut encore monter sur 1.6km et atteindre le dernier point de contrôle, de nuit ça parait très long !

Ensuite ça va descendre sévère prévoir beaucoup de pierrailles assez décourageant et je manque cruellement de motivation pour courir donc j’alterne course et marche rapide sur 5km et c’est bien là mon erreur…

Le prochain ravito est au 78ème à la Girotte, c’est un immense et très impressionnant barrage.

L’objectif est de serpenter une route pour arriver au pied de ce barrage afin de le traverser.

Sous pression, je regarde ma montre et je m’interroge sur la faisabilité de tenir la BH, je fais mon maximum pour l’atteindre dans le temps imparti mais je pointe finalement à 0H50 avec 10 minutes de retard. Malgré les conditions climatiques exceptionnelles aucune tolérance de la part de l’organisation.

Je suis très frustré d’avoir donné autant d’effort pour me faire arrêter au ¾ de la course et c’est bien la première fois que je ne passe pas une barrière horaire L.

Je suis également déçu de ma faible capacité à tenir l’effort et sur ma pseudo résistance à la chaleur !

Je vais donc me cacher derrière de fausses excuses pour expliquer mon 2ème échec, le manque d’assistance et la canicule !

Et je vais annuler ma participation sur la Diagonale des Fous.

Je tente le coup sur la TDS dans 1 mois et on verra bien !

RDV en 2023 pour mon 3ème essai !

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